« Au secours, mon client ne paie pas ses factures ! » - Compte rendu du séminaire
Le vendredi 10 février 2017, Intrum a organisé, en collaboration avec son partenaire Roularta Business Information, une demi-journée sur le thème des clients qui ne paient pas leurs factures. L’objectif ? Faire l’état des lieux de la situation actuelle.
Nette progression de l'économie
Daan Killemaes (rédacteur en chef de Trends) a dressé un bilan positif de notre économie. Selon lui, 2017 sera la meilleure année depuis 2008, même s’il n’est pas encore question de haute conjoncture. Notre économie réalisera une nette progression et connaîtra une forte relance, à condition qu’aucun problème économique majeur ne se pose.
L’Europe a, par ailleurs, constaté un recul de notre déficit budgétaire national. Les nouvelles sont donc bonnes. Cette spirale positive bénéficie aux entreprises et aux entrepreneurs belges, qui continuent de se battre pour créer de l’emploi et engager des effectifs.
Les entreprises belges sont trop "bonnes" avec les mauvais payeurs
Dans l’après-midi, Guy Van Mullem (Intrum) a expliqué que la « bonté » des Belges a coûté à nos entreprises pas moins de 4,6 milliards en factures impayées classées en perte en 2015… Nos entreprises devraient faire preuve de plus d’assertivité quand il s’agit de recouvrer des factures en souffrance. Il convient d’accorder davantage d’attention à cette problématique dans la mesure où les factures impayées s’accompagnent d’une baisse des recettes et d’une volonté moindre d’investir dans la croissance et le personnel.
Table ronde sur "l'industrie de la dette"
Le point d’orgue de la journée fut une table ronde entre les représentants de l’Association Belge des Sociétés de Recouvrement, de la Chambre nationale des huissiers de justice et du parti d’opposition au fédéral sp.a. Le SPF Justice s’est fait excuser. La table ronde avait pour thème central « l’industrie de la dette », un terme qui a fait son apparition dans les médias à la mi-janvier et qui nécessitait une petite remise en contexte. La table ronde était animée par Marc Dupain, ancien journaliste de VTM et actuel directeur de la fédération de la presse périodique en Belgique.
Point de vue du sp.a
Les factures impayées ont un impact sur la solidité de nos entreprises. Les membres du panel avaient un avis bien différent quant à l’approche à adopter. Le sp.a a souligné que 350 000 Belges avaient des retards de paiement. Mais s'ils reviennent déjà sur la proposition d’annulation des factures impayées, une boutade du sp.a, ils ont néanmoins plaidé pour la suppression des frais supplémentaires. Le montant de base doit être payé.
Point de vue de la Chambre nationale des huissiers de justice
Les huissiers de justice ont un avis différent. Ils se sont montrés les plus fidèles aux principes : la loi prévoit des sanctions et ils veulent les imposer. Pas question de dialogue, il s’agit d’une voie à sens unique.
Point de vue de l’Association Belge des Sociétés de Recouvrement
Favorable à un juste milieu, elle a plaidé en faveur d’une approche « stricte, mais juste », mais a également pointé les frais de justice très élevés d’un recouvrement judiciaire par voie d’huissier. Le recouvrement amiable est basé sur le dialogue, ce qui est clairement différent.
Les frais s'envolent, surtout en cas de "recouvrement judiciaire"
Marc Dupain, modérateur et homme de terrain, a directement pointé les problèmes en prenant l’exemple de sa contravention de parking impayée de 15 € qui a grimpé à 189 € par voie d’huissier, sans qu’il s’en rende compte. Cet exemple a mis au jour les problèmes structurels du système actuel de recouvrement judiciaire.
Les frais s’envolent et la dette augmente. Une dette - au départ - minime finit par placer le débiteur dans une situation de plus en plus problématique. Qui plus est, le créancier n’est payé qu’à la fin de la procédure judiciaire. La Chambre nationale s’est elle-même dite pieds et poings liés : dura lex sed lex…
Les bureaux de recouvrement évitent la hausse des frais en dialoguant avec le débiteur
Le recouvrement apporte une solution : en dialoguant et en négociant un plan de paiement, vous évitez de voir s’envoler les frais et le créancier est le premier à revoir la couleur de son argent. Toutes les parties en appellent à un meilleur dialogue pour résoudre les problèmes structurels afin de montrer un visage plus humain au débiteur.