Comment les entreprises belges survivent-elles à la crise du coronavirus ?
En quelques semaines, l’ensemble de l’économie européenne a dû actionner le frein pour éviter que les hôpitaux soient submergés de patients gravement malades. Des segments entiers de l’économie étaient au point mort. En avril 2020, près de la moitié de la population mondiale était contrainte de rester confinée à la maison.
Le retour à une économie saine
« La perte d’activité économique mondiale due à la crise du coronavirus pourrait se chiffrer à 9 000 milliards de dollars pour 2020 et 2021 », prévoit le FMI. « Cela représente plus que les économies du Japon et de l’Allemagne réunies. »
C’est bien de survie dont il est question pour la population, les pouvoirs publics et les entreprises en plein combat contre le coronavirus.
La survie est le mot d’ordre pour des pays du sud de l’Europe comme l’Italie et l’Espagne, qui présentaient déjà une économie chancelante et qui sont maintenant les plus touchés par le coronavirus.
La survie est le mot d’ordre pour les secteurs qui pâtissent le plus des mesures de confinement, comme l’horeca, le tourisme et la vente au détail.
La survie est le mot d’ordre pour les travailleurs, qui sont au chômage temporaire ou qui pratiquent le télétravail tout en s’occupant de leurs enfants.
Certains pays plus touchés que d’autres
En période de prospérité, les taux de croissance des pays riches ont tendance à converger, car même les économies les plus faibles sont entraînées dans leur sillage. En période de récession, les performances de ces mêmes pays varient plus fortement. Et cette crise n’échappera pas à la règle.
Les mesures de confinement touchent principalement les pays :
- qui sont fortement dépendants d’un travail qui ne peut être effectué à domicile ;
- qui misent beaucoup sur les secteurs les plus touchés : vente au détail, transport et tourisme ;
- qui se caractérisent par une forte proportion de PME ;
- dont la dette publique est déjà trop élevée pour proposer des incitants fiscaux suffisants à l’heure actuelle.
Selon une étude de l’hebdomadaire américain « The Economist », les pays du sud de l’Europe sont les plus vulnérables. Les pays scandinaves, le Royaume-Uni et l’Allemagne jouissent d’une position bien plus solide. La France obtient quant à elle un score intermédiaire.
La Banque Nationale et le Bureau fédéral du Plan prévoient une baisse de 8 % du PIB de la Belgique en 2020, ce qui correspond à une perte de 45 milliards d’euros de valeur ajoutée.
Certains secteurs plus touchés que d’autres
Secteur alimentaire
Certains secteurs s’en sortent remarquablement bien pendant cette crise. C’est notamment le cas de l’industrie alimentaire. Les gens doivent continuer à manger. L’approvisionnement de l’horeca s’est certes effondré, mais ce phénomène est compensé par les ventes aux supermarchés.
TIC
Les fournisseurs TIC ont été très occupés lorsqu’il a été question d’assurer la transition de leurs clients vers le télétravail. La demande de consultants est également en hausse, car les travailleurs TIC permanents des clients se portent plus souvent malades.
Supermarchés
Les supermarchés aussi se portent particulièrement bien. Les employés de magasin font des heures supplémentaires, tandis que les patrons engagent des travailleurs intérimaires. Les protocoles sanitaires engendrent toutefois des coûts supplémentaires.
Vente au détail
Hormis les supermarchés, la vente au détail subit la crise de plein fouet. Les commerces sont contraints de rester portes closes et les boutiques en ligne mises en place à la hâte attirent peu de clients, car aucun investissement n’a été consenti dans l’optimisation pour les moteurs de recherche ou le marketing numérique.
Concessionnaires automobiles
Les ventes sont complètement paralysées du côté des concessionnaires automobiles, car les usines sont à l’arrêt.
Construction
Selon une étude de la Confédération Construction, six entreprises de construction sur dix seront confrontées à des problèmes de liquidités en raison de la crise du coronavirus si les mesures sont maintenues jusqu’à la fin avril.
Perte de chiffre d’affaires et problèmes de liquidités dans la plupart des secteurs
Outre une chute vertigineuse des ventes, les entreprises belges subissent également une perte de chiffre d’affaires due aux clients qui ne paient pas leurs factures.
Selon une enquête menée par l’Economic Risk Management Group (ERMG), les entreprises belges évaluent à -37 % leur perte de chiffre d’affaires depuis le début de la crise du coronavirus. Les secteurs qui enregistrent la plus grosse baisse de leur chiffre d’affaires sont le secteur des arts, spectacles et activités récréatives (-92 %), l’horeca (-83 %) et le commerce (-59 %). Au sein de ces trois branches d’activité, près d’une entreprise sur cinq estime que son risque de faillite est élevé.
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La survie du plus apte : qui jouit de la meilleure situation de trésorerie et qui rencontre le moins de problèmes de liquidités ?
Le pire scénario imaginable ? Des entreprises contraintes à la faillite, car momentanément incapables de payer leurs dettes ou leurs impôts en raison d’un manque de liquidités. Une situation irréversible, qui entraîne une perte permanente de capacité de production et d’emplois.
Selon les économistes, les freelances et les petites entreprises familiales seront les premiers à faire face à des problèmes de liquidités, suivis par les PME et, finalement, les grandes entreprises, si la pandémie se poursuit à long terme.
Nombre d’entreprises ne disposent que de stocks et de liquidités suffisants pour survivre pendant trois à six mois. La survie d’une entreprise face à la crise du coronavirus dépend :
- de son secteur d’activité ;
- de sa situation de trésorerie ;
- de l’efficacité de son administration financière ;
- de ses possibilités de recours aux aides, garanties et prêts publics.
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Guide de survie pour les entreprises belges en période de coronavirus
Il ne sera pas évident de se remettre du confinement. Tant qu’aucun vaccin efficace n’est disponible, les virologues parlent d’une stratégie en accordéon. Cette approche consiste à assouplir les mesures liées au coronavirus, puis à les renforcer à nouveau si la propagation reprend de plus belle.
L’incertitude planera donc encore pendant un certain temps pour les consommateurs. Les nouveaux protocoles sanitaires nous propulsent dans un nouveau monde. Les entreprises doivent se réinventer pour survivre dans un nouvel environnement.
Les départements financiers des entreprises belges doivent également s’adapter à une nouvelle réalité. D’une part, il est désormais essentiel de minimiser l’impact des factures clients impayées sur votre bilan. D’autre part, le risque d’atteinte à votre réputation et de perte de clientèle en ces temps difficiles est plus important que jamais si vous ne faites pas preuve d’empathie et d’éthique au cours de la procédure de recouvrement.
La solidité financière, l’inventivité et l’agilité constitueront un avantage stratégique. Les entreprises les plus ingénieuses seront plus enclines à tourner à plein régime à leur redémarrage.
« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. » – Charles Darwin
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