L'Europe glisse-t-elle vers un scénario de stagflation, combinant économie au ralenti et inflation galopante ?
En février 2022, l'inflation dans la zone euro est montée à 5,8 %, son plus haut niveau depuis l'introduction de l'euro. En Belgique, ce taux – mesuré selon la définition européenne harmonisée – a augmenté de 9,6 % au cours des douze derniers mois. Si la croissance économique s'arrête aussi, nous nous retrouverons dans un scénario de stagflation. Qu'est-ce que cela signifie pour votre entreprise ? Et que pouvez-vous faire pour préserver sa santé financière ?
Défis financiers entre pandémie et reprise
L'inflation augmente depuis l'été 2021
La hausse de l'inflation a débuté à l'été 2021, bien avant le déclenchement du conflit en Ukraine. Les premières augmentations de prix ont été provoquées par les perturbations des chaînes d'approvisionnement durant la pandémie et les goulots d'étranglement lors du retour rapide à la normale en Europe. Nous avons été confrontés à des pénuries de certaines matières premières, de matériaux et de produits finis.
Pénurie mondiale sur le marché du travail
Le marché flamand de l'emploi n'a jamais été aussi tendu qu'en 2021, d'après les chiffres annuels du VDAB. L'année dernière, les entreprises ont cherché pas moins de 362 500 travailleurs via l'office flamand de l'emploi. C'est 51 % de plus qu'en 2020 et le double par rapport à 2012.
La principale cause de la pénurie actuelle est le vieillissement de la population. Les babyboomers qui partent à la retraite doivent être remplacés. Le fait que le problème soit si pressant est sans doute dû au coronavirus. Les engagements et les remplacements se sont arrêtés pendant la crise du coronavirus, mais ont repris au moment où l'économie s'est relancée en 2021.
Situé à 6 %, le taux de chômage flamand a atteint son niveau le plus bas, ce qui ne facilite pas la recherche de main-d'œuvre adaptée.
Spirale salaires-prix
Combinée à l'indexation des salaires, la pénurie sur le marché de l'emploi provoque une hausse des coûts salariaux. Le risque que cette dernière alimente l'inflation est réel. Une spirale salaires-prix peut en effet prendre forme si l'augmentation des coûts salariaux par produit est répercutée sur les prix et que ces hausses de prix entraînent de nouvelles revendications salariales.
La pénurie sur le marché de l'emploi peut être résolue en partie par l'engagement de réfugiés ukrainiens par les entreprises belges. L'Ukraine est un pays de l'informatique. Les formations y sont de qualité et les candidats ne demandent qu'à occuper les métiers en pénurie chez nous.
La guerre en Ukraine cause une explosion des prix du gaz et du pétrole
L'Occident a imposé des sanctions économiques inédites à la Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine. On craignait qu'en représailles, la Russie ne stoppe les exportations de pétrole et/ou de gaz vers l'Europe. C'est surtout cette crainte, associée à la spéculation, qui entraîne les prix du pétrole et du gaz vers des sommets inconnus.
Une diminution soudaine de l'offre de pétrole et de gaz constituerait un choc d'offre négatif qui ferait grimper les prix. Avec une combinaison de hausse de prix et de production en baisse, un tel choc peut provoquer une stagflation. L'augmentation des prix du pétrole durant la crise de 1973 est un cas typique de choc d'offre négatif.
La guerre en Ukraine peut générer une crise mondiale des matières premières
Énergie
On ne s'attaque pas à la 11e économie mondiale sans en supporter les conséquences. La Russie est respectivement l'exportateur numéro un, deux et trois de gaz naturel, de pétrole et de charbon. Elle représente également la moitié des importations américaines d'uranium.
Métaux et minéraux
La Russie fournit un dixième de l'aluminium et du cuivre dans le monde et un cinquième du nickel pour les batteries. Sa domination au niveau du palladium, essentiel pour l'industrie automobile et électronique, est encore plus grande.
Produits agricoles
La Russie et l'Ukraine ne sont pas surnommées pour rien « le grenier à blé du monde ». Ensemble, elles représentent quelque 25 % des exportations mondiales de cette céréale. Pour le maïs, c'est presque 20 %. Ce sont également des acteurs importants dans le domaine des plantes oléagineuses.
La guerre empêche pour le moment l'exportation de ces produits agricoles via la mer Noire et pourrait menacer la période de plantation en Ukraine, qui commence en avril.
Le prix de nombreux produits contenant du blé, comme le pain et les pâtes, pourrait donc fortement augmenter dans un avenir proche. Il en va de même pour la viande et les œufs, car les céréales constituent un composant important du fourrage des animaux.
Dans des pays comme l'Égypte, la Tunisie et le Liban, une hausse du prix du pain peut vite déclencher des troubles sociaux et des conflits pouvant entraîner une nouvelle vague de migration vers le Sud de l'Europe. « Les conflits engendrent la faim et la faim engendre les conflits », prévient Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial dans De Tijd.
Engrais
Les agriculteurs de l'hémisphère nord devront commencer à semer dans les semaines qui viennent et auront besoin d'engrais pour ce faire. La moitié de la planète peut manger grâce aux engrais. Sans eux, certaines récoltes seront divisées par deux.
La Russie est un producteur important d'engrais chimique, mais les autres producteurs dans le monde dépendent également d'elle pour les composants. Bien que la Belgique soit à la fois une plaque tournante sur le plan logistique et un centre de production important pour les engrais, nous dépendons, tout comme le reste de l'Europe, de la Russie et de l'Ukraine pour l'importation d'ammoniac, de potasse, de gaz naturel et de potassium, quatre éléments nécessaires au processus de fabrication.
Comment préserver la santé financière de votre entreprise face à l'inflation ? >
Risque important de stagflation
Les courses sont plus chères
Comme vous pouvez le constater, notre dépendance à l'égard de la Russie et de l'Ukraine est énorme. Si le conflit se prolonge et que les sanctions restent en vigueur ou sont renforcées, les prix de l'énergie, des produits agricoles et des matières premières resteront à des niveaux inédits.
Les ménages belges le ressentiront directement dans leur portefeuille. Début mars, notre caddie coûtait déjà 3,4 % de plus que l'année dernière, selon une enquête récente de Test Achats, qui surveille les prix d'environ 3 000 produits dans notre pays. Pour les pâtes, un produit à base de blé, le prix a augmenté de 25 %. Les produits laitiers étaient en moyenne 5 % plus chers.
Et les effets du conflit en Ukraine n'ont pas encore été pris en compte dans les prix susmentionnés. Les fabricants vont probablement mener de nouvelles négociations de prix avec les supermarchés de manière anticipée pour essayer de répercuter la hausse des coûts énergétiques et des prix des matières premières sur le client final.
La croissance économique ralentit-elle ?
La guerre en Ukraine ne pousse pas uniquement l'inflation vers le haut. Elle porte également un coup dur à la reprise économique après la pandémie. Selon la BCE, le pouvoir d'achat des ménages avait déjà baissé de 2 % fin février, ce qui pourrait entraîner une diminution de la consommation. Ce serait une très mauvaise nouvelle pour l'horeca notamment, qui table sur un retour en masse de ses clients après la crise du coronavirus.
La hausse des prix de l'énergie et des matières premières pourrait tenter certaines entreprises manufacturières de réduire, voire d'arrêter complètement, la production si celle-ci s'avérait déficitaire. Avec la perte d'emplois éventuelle qui s'ensuivrait, l'impact négatif sur le pouvoir d'achat et la consommation des ménages belges serait amplifié.
Beaucoup d'entreprises belges peuvent encore s'appuyer provisoirement sur leurs stocks d'énergie et de matières premières ou sur des contrats à long terme à prix fixe. Mais si le conflit en Ukraine et les sanctions économiques se prolongent, cette sécurité disparaîtra progressivement et la fermeture de certaines lignes de production pourrait suivre rapidement. Nous pourrions alors nous retrouver dans un scénario de croissance négative et connaître une récession. Une inflation galopante combinée à une stagnation de la croissance économique : ce serait la stagflation.
BNP Paribas Fortis s'attend à ce que l'économie belge échappe de justesse à une récession, qui correspond généralement à deux trimestres successifs de croissance négative. « Le point de départ est bon. L'économie européenne s'est bien comportée en 2021. Nos entreprises ont fait preuve de résilience pendant la pandémie et enregistré de beaux bénéfices l'année dernière. On exporte et investit beaucoup. Le taux d'emploi est élevé. Tous ces éléments me rendent plutôt optimiste », déclarait Max Jadot, le CEO de BNP Paribas Fortis, dans Trends Magazine.
Préservez la santé financière de votre entreprise
Comment traverser cette nouvelle tempête économique avec votre entreprise ?
Une chose est sûre : le risque de paiement va augmenter dans la période à venir. Dans le secteur énergétique, où les hausses de prix considérables ont rapidement été répercutées sur le client final, Intrum constate déjà un ralentissement au niveau de la récupération des factures impayées ainsi qu'une importante augmentation du nombre de plans de paiement.
Répercuter simplement les coûts plus élevés de l'énergie et des matières premières sur la facture du client final peut sembler être une bonne solution. Cependant, il ne faut pas oublier qu'il faut encore encaisser cette facture. Ce recouvrement va se compliquer au cours des prochains mois, prédisent nos experts qui se sont plongés dans les chiffres.
Les entreprises belges doivent rapidement renforcer leur administration financière pour éviter que les factures impayées ne grèvent davantage leur trésorerie. La charge de travail augmente, mais vous n'êtes pas seul(e). Nous vous aidons à être payé(e) de la manière la plus économique et la plus orientée client.
Intrum fait en sorte que ses donneurs d'ordre soient déchargés, aide les clients de ces derniers à régler leurs dettes et facilite ainsi la croissance de notre économie. Nous sommes là pour vous aider.
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Intrum sait à quel point votre marque est importante. C'est pourquoi nous avons créé une option « White Label » pour que vous ayez accès autrement à nos services de credit management.
Intrum est un leader en matière de développement de solutions White Label avancées. Nous disposons d'une grande expérience dans le traitement et la gestion des portefeuilles de débiteurs au nom de donneurs d'ordre actifs dans divers secteurs.
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