L’inflation galopante touche même la classe moyenne et les revenus élevés
L’inflation galopante touche quasiment tout le monde, tant les bas revenus que la classe moyenne et les salaires élevés. Ainsi, les Belges aux revenus les plus élevés - qui ont eu au moins une facture impayée au cours de l'année - sont 1 sur 3 à invoquer le manque d'argent comme raison. Les gens qui appartiennent à cette catégorie, mais aussi les jeunes, admettent néanmoins qu’ils se laissent fortement influencer par les réseaux sociaux et qu’ils achètent plus que nécessaire. Voilà quelques-unes des conclusions alarmantes du European Consumer Payment Report, le baromètre européen qu’établit chaque année le prestataire de services financiers Intrum.
1 Belge sur 3 aux revenus les plus élevés ayant au moins une facture impayée l'est par manque d'argent
« Le European Consumer Payment Report montre clairement que l’inflation galopante fait des victimes dans toutes les couches de la société », explique Guy Colpaert de la société Intrum. « Parmi les gens les plus pauvres, mais aussi parmi les personnes de la classe moyenne et de la catégorie de revenus plus élevés qui se retrouvent plus vite endettées qu’auparavant. Pour ceux qui ont emprunté des sommes importantes pour l’achat d’une belle maison ou d’une grande voiture, la hausse de la facture énergétique peut être la goutte qui fait déborder le vase. »
European Consumer Payment Report 2022 - Highlights
La forte hausse des prix de l’énergie au cours de ces derniers mois est en grande partie à l’origine de l’inflation galopante que nous connaissons en ce moment. Les conséquences de l’augmentation du coût de la vie sont clairement visibles. Quelque 30 % des Belges déclarent qu’ils n’ont pas pu payer à temps au moins une facture au cours de l’année écoulée. Et cela ne se limite pas uniquement aux bas salaires. Quelque 31 % des revenus élevés disent aussi ne pas avoir pu payer au moins une facture à temps.
- La classe moyenne ressent indubitablement les répercussions de l’inflation et de l’explosion des prix de l’énergie
- Un Belge sur trois à revenus moyens parvient à mettre tout au plus 5 % de son salaire mensuel sur son livret d’épargne
- Les réserves financières fondent à vue d’œil : un Belge sur cinq dispose de moins d’un salaire mensuel pour faire face aux imprévus
- La pression des pairs et les réseaux sociaux incitent à des dépenses inutiles, notamment parmi les jeunes et les personnes à revenus élevés
Manque d'argent dû à une forte inflation, également parmi la classe moyenne et les hauts revenus ?
Le manque d’argent chez les personnes à bas salaires (55 %) est la raison principale avancée pour expliquer le non-paiement d’une facture. Pour les personnes à revenus élevés, c’est l’oubli (39 %) qui est invoqué comme raison principale. Soulignons toutefois que 30 % des salaires élevés (ayant au moins une facture impayée) déclarent quand même que la facture n’a pas été payée à temps faute d’argent.
« Le fait qu’une partie de la classe moyenne, voire des salaires élevés, se retrouve dans des difficultés financières et qu’elle ne puisse pas payer ses factures à temps, faute d’argent, s’explique notamment par leur niveau élevé d’endettement. Certains ménages ont effectivement emprunté d’importantes sommes pour pouvoir habiter dans une maison splendide ou conduire une belle voiture. Nous constatons que la pression des pairs les pousse souvent à faire des dépenses trop élevées. Depuis la hausse spectaculaire des factures d’énergie, ces hauts revenus qui ont déjà un endettement élevé rencontrent des problèmes financiers. Par ailleurs, ce qui n’arrange rien, c’est que l’augmentation de la facture énergétique est d’autant plus grande pour les personnes qui ont une grande maison isolée à chauffer. », précise Guy Colpaert de la société Intrum.
Les bas salaires touchés plus durement par l’inflation galopante
Il ressort aussi de cette étude que le paiement du loyer mensuel demeure la priorité absolue des bas revenus, suivie par le paiement de la facture d’énergie. Ce qui n’est pas illogique en soi puisque les personnes à faibles revenus sont souvent locataires de leur logement.
Les loyers sont en outre indexés contrairement aux emprunts hypothécaires des propriétaires. Si, en plus, le bien immobilier loué est mal isolé, ces bas salaires sont encore plus durement touchés.
L’angoisse règne en raison de la forte inflation
Les Belges sont véritablement angoissés par les factures. Près de huit personnes sur dix (76 %) affirment que le coûté levé de l’énergie va les empêcher d’épargner ou de payer certaines factures. Parmi la classe moyenne, l’angoisse est beaucoup plus grande (82 %) que parmi les bas salaires (71 %) ou les salaires élevés (74 %). Cela s’explique probablement par le fait que la classe moyenne dispose de la marge de manœuvre la plus petite par rapport à leur endettement.
Ce sont par contre les taux d’intérêt élevés qui préoccupent le plus les bas salaires (54 %) parce qu’ils recourent plus souvent à des crédits (onéreux) à la consommation.
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La classe moyenne épargne moins, les réserves financières fondent à vue d’œil
L’inflation galopante empêche donc les Belges d’épargner autant qu’avant. Seul un quart (25 %) des personnes interrogées ont déclaré qu’elles parvenaient à mettre de côté 5 % maximum de leur salaire. En fonction de leurs revenus, nous constatons qu’une personne sur trois (33 %) de la classe moyenne épargne moins de 5 % de son salaire. La catégorie des salaires inférieurs s’en sort nettement mieux à 25 %. À cet égard, également, il semblerait donc que la classe moyenne ne soit pas épargnée par les répercussions de l’augmentation du coût de la vie.
« À défaut d’épargne ou si l’épargne baisse, les réserves financières fondent également. En cas de frais imprévus (p. ex. des frais de réparation de voiture), une personne sur cinq (20 %) admet disposer de moins d’un mois de salaire pour y faire face. Ces chiffres expliquent pourquoi les organisations de lutte contre la pauvreté voient grandir les rangs des personnes issues de la classe moyenne inférieure qui ont des difficultés à joindre les deux bouts en fin de mois », souligne Guy Colpaert de la société Intrum.
Les réseaux sociaux incitent les jeunes et les salaires élevés aux dépenses inutiles
Enfin, il ressort de l’étude qu’il ne faut pas sous-estimer le rôle des réseaux sociaux. Près de la moitié (45 %) des jeunes de 18 à 21 ans (génération Z) reconnait subir la pression des réseaux sociaux et de dépenser plus que nécessaire. Lorsque nous analysons les revenus, nous constatons que ce sont principalement les personnes à revenus élevés qui résistent le plus difficilement à la pression des influenceurs sur les réseaux sociaux. Un large tiers (36 %) de ces hauts revenus déclare dépenser plus que nécessaire, contre 24 % parmi les revenus moyens et 19 % parmi les bas revenus.
« Le rôle des réseaux sociaux n’est pas à négliger. La pression exercée par la volonté de suivre les dernières tendances et de ne pas faire moins que son voisin ou les influenceurs sur Instagram est énorme, notamment parmi les hauts revenus. Le risque de trop dépenser est bien réel pour ce groupe. Se projeter dans certains profils sur les réseaux sociaux peut être un élément déclencheur des difficultés de paiement de certaines personnes », ajoute Guy Colpaert de la société Intrum.
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