La Wallonie obtient de meilleurs résultats que la Flandre en matière de paiement de factures impayées
Chaque année, Intrum organise une grande enquête à l’échelle européenne (28 pays) portant sur l’éthique en matière de paiement des factures. Un tel EPR (rapport de paiement européen) rassemble non seulement des données, mais en tire également des conclusions. Progressivement, il devient même un document de référence attendu par tous les professionnels financiers.
Pour la première fois en 2018, une distinction a été opérée en termes de questions entre deux régions, la Flandre et Wallonie/Bruxelles. Pas moins de 862 personnes réparties entre ces deux régions ont pris part à cette enquête. Voici un résumé des différences et des résultats les plus importants.
Il est très surprenant de constater que les clichés habituels, à savoir que les Wallons tardent à payer leurs factures et prennent des libertés avec les délais de paiement, ne correspondent pas du tout à la réalité. Au contraire, la Flandre obtient souvent de moins bons résultats.
En ce qui concerne les délais de paiement, les entreprises wallonnes respectent ces délais alors que les entreprises flamandes paient souvent bien plus tard que la date limite de paiement. Alors que la portion des factures payées en retard s’élèvent à 11,9% pour les entreprises flamandes, il n’est que de 7,5% en Wallonie. Une différence relativement élevée.
La raison ? Les entreprises flamandes cherchent souvent à repousser les limites de ce qui est permis par le fournisseur. Elles disposent ainsi plus longtemps de leur argent et admettent aussi cette situation. Il convient de rapprocher cet état de fait de la bonne foi avec laquelle les entreprises réagissent aux factures payées tardivement. Des études antérieures ont montré qu’en Belgique, quelque 4 milliards d’euros par an ne sont tout simplement pas payés. En Flandre, 3,7% du chiffre d’affaires sont abandonnés, contre 3,1% en Wallonie.
Les entreprises wallonnes sont également plus attentives au paiement de leurs fournisseurs : elles ne veulent pas mettre en danger les bonnes relations qu’elles entretiennent avec eux. En Flandre, cet argument est moins pertinent.
Plus d’emplois en Wallonie !
Mais ce n’est pas tout. Il ressort des résultats de l’EPR que les factures impayées empêchent les entreprises de recruter du personnel supplémentaire. L’incertitude quant au paiement des factures a une influence sur la confiance dans la capacité d’auto-investissement. Et cela exerce un impact important sur le recrutement.
En Wallonie, c’est moins le cas, car ce sont principalement les entreprises flamandes qui paient délibérément trop tard, afin de pouvoir disposer plus longtemps de leur argent, au détriment des fournisseurs. Ou est-ce une raison culturelle ? Ces derniers reportent alors souvent les investissements ou les recrutements prévus. Jobs, jobs, jobs ? Oui, mais la Wallonie en tant que région montre qu’elle obtient des résultats relativement meilleurs en la matière.
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