Le coronavirus met à mal le portefeuille de trois ménages sur dix en Belgique
La crise sanitaire actuelle a mis à mal le portefeuille de trois ménages belges sur dix. Pourtant, la Belgique s’en sort plutôt bien parmi les autres pays européens. Chez nous, le coronavirus n’a épargné aucune catégorie de revenus alors que, dans certains autres pays européens, le fossé entre les pauvres et les riches s’est agrandi. C’est ce qu’il ressort du rapport European Consumer Payment Report compilé par le prestataire de services financiers Intrum. Les ménages belges aux revenus plus faibles, touchés par la crise, cherchent souvent à travailler plus, à emprunter de l’argent à des proches ou à des amis ou à reporter le paiement de certaines factures.
En Europe, 40 % des ménages à faibles revenus ont perdu une partie de leurs salaires pendant la crise sanitaire. Ceux-ci ont été davantage touchés que les ménages européens aux revenus élevés. En effet, quelque 33 % de ces derniers ont indiqué avoir vu leurs revenus diminuer à cause de l’épidémie de COVID-19. En Belgique, le coronavirus n’a épargné ni les uns ni les autres. Ainsi quelque 30 % des ménages belges ont vu leurs revenus mensuels diminuer en raison de l’épidémie, toutes catégories de revenus confondues : faibles, moyens et élevés. Cependant, l’annonce récente de la fin du moratoire sur les faillites pourrait, selon Intrum, induire une vague de faillites qui déboucheraient sur des pertes d’emploi et influenceraient négativement le bon score actuel des Belges.
« Les inégalités se renforcent en Europe à cause de la crise sanitaire. Mais pour l’instant pas encore chez nous. Les mesures de soutien spécifiques adoptées par nos gouvernements et notre solide filet de protection sociale nous permettent d’éviter que le fossé entre pauvres et riches ne se creuse davantage pour le moment. Il faudra évidemment voir ce qu’il se passera au cours des prochains mois à l’issue du moratoire sur les faillites, que le gouvernement fédéral avait instauré pour protéger les entreprises contre les procédures de faillite forcée au cours des deux dernières vagues de coronavirus », explique Christophe De Boeck, porte-parole de la société Intrum.
Proches, emploi supplémentaire ou report de paiement comme bouée de sauvetage
Bien que les ménages à revenus élevés soient aussi souvent touchés que les ménages à faibles revenus dans notre pays, ce sont principalement ces derniers qui cherchent désespérément une bouée de sauvetage. Ainsi, les ménages à faibles revenus qui ont subi une diminution de salaire ont par exemple fait plus souvent appel à leurs proches ou à leurs amis pour avoir un petit coup de pouce financier.
« Quelque 30 % des ménages à faibles revenus touchés affirment avoir dû emprunter de l’argent à des proches. Or ce chiffre se situe seulement autour des 9 % dans la catégorie des revenus les plus élevés contre 11 % dans la catégorie des revenus moyens. Par ailleurs, les ménages à plus faibles revenus reportent plus souvent certains paiements que les ménages à revenus plus élevés, à savoir 25 % contre 11 %. Ils recherchent également plus vite un emploi supplémentaire, à savoir 18 % contre 8 % », ajoute Christophe De Boeck.
Les jeunes ménages particulièrement touchés
Soulignons également qu’un ménage sur trois bénéficiant de revenus élevés et ayant vu ses revenus diminuer a dû puiser dans son bas de laine. Parmi les ménages à faibles revenus, seul un ménage sur cinquante a pu compter sur ses économies pendant la crise.
Notons également que ce sont les revenus des jeunes ménages, âgés de 18 à 37 ans, qui ont le plus souvent régressé (45 %). Dans la tranche d’âge des 38 à 44 ans, cette proportion est un peu moins élevée (36 %) et dans le groupe des 45-54 ans, seul un ménage sur quatre a subi une baisse de revenus (27 %). Ce constat est somme toute logique selon Intrum puisque c’est cette plus jeune catégorie de travailleurs qui a le moins d’ancienneté et qui par conséquent fait plus vite les frais de suppressions d’emploi en cas de conjoncture économique moins favorable.
« Cette étude montre aussi que la moitié des ménages belges avec enfants sont inquiets quant à leur bien-être financier. Les ménages sans enfant le semblent un peu moins puisque, pour eux, le chiffre passe à quatre sur dix. Il ressort de nos entretiens avec les clients de nos donneurs d’ordre que les familles monoparentales, par exemple, se retrouvent beaucoup plus vite en situation de précarité en cas de perte d’emploi. Dans leur cas, les mesures de soutien adoptées par nos gouvernements sont réellement cruciales », souligne Christophe De Boeck.
Un soutien aux ménages et aux entreprises pour sortir de la crise
La société Intrum n’a pas constaté d’augmentation importante de demandes d’intervention au cours de ces derniers mois. Vu la suppression imminente des mesures de soutien aux entreprises, Intrum s’attend à ce que davantage de ménages ne paient plus leurs factures.
« Les entreprises devront alors faire la différence entre les gens qui ne peuvent pas payer et ceux qui ne veulent pas payer. Je pense par exemple aux ménages qui travaillent dans un secteur particulièrement touché par la crise de COVID-19. Grâce à notre expertise, nous pourrons aider les entreprises à leur proposer un plan d’apurement personnalisé afin que nous puissions tous sortir ensemble de cette crise », conclut Christophe De Boeck.
À propos du rapport European Consumer Payment Report 2020
Ce rapport se fonde sur une étude externe de quelque 24 000 consommateurs répartis dans 24 pays européens, menée du 28 août au 05 octobre 2020. En Belgique, un millier de consommateurs ont été interrogés. Les catégories de revenus faibles ont un revenu annuel brut maximum de 20 000 euros. Les catégories de revenus élevés regroupent les ménages ayant un revenu annuel brut d’au moins 40 000 euros.
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