Une année plus tard: défaut de paiement en Belgique: le fossé entre communes pauvres et riches se creuse à nouveau
L’an dernier, le partenaire en gestion de créances Intrum S.A. a publié un certain nombre de chiffres concernant les factures impayées. Ce faisant, nous nous intéressions surtout aux individus derrière les chiffres: qui sont-ils et pourquoi les factures en souffrance ne sont-elles pas payées? Quelle est la raison sous-jacente ?
En 2017, la situation ne s'est pas améliorée. Le fossé classique entre pauvres et riches devient plus clair: les communes riches progressent (moins de factures impayées), les communes les plus pauvres reculent (plus de défauts de paiement) .
À Knokke-Heist, la cinquième commune la plus riche de notre pays, Intrum dénombrait en 2016 environ autant de cas de paiements tardifs qu’à Molenbeek-Saint-Jean, la deuxième commune la plus pauvre. Aujourd’hui, à Knokke, on parvient à avoir 40% en moins de factures impayées (de 10,56% à 6,12%), alors qu’à Molenbeek-Saint-Jean, ce chiffre est passé de 10,78% à 11,33%.
10 communes les plus riches de Belgique : La situation s'améliore
Les analyses d'Intrum montraient que dans les communes riches, la cause des factures impayées résidait dans la volonté souvent délibérée de ne pas payer. Avec, pour cela, différentes raisons: mauvaise volonté, négligence administrative, autres priorités.
En 2016, Intrum avait noté un nombre important de dossiers de défaut de paiement auprès des habitants des dix communes les plus riches en Belgique. Il en ressortait que les habitants de Knokke ne voulaient pas payer un loyer ou des factures scolaires en raison d’“autres priorités externes”.
En 2017, un mouvement de rattrapage a eu lieu (voir tableau). Par rapport à 2016, l’avancée de 40% de débiteurs en moins est spectaculaire.
Apparemment, un changement de mentalité s’est produit: on décide désormais plus souvent de payer les factures en souffrance, et on a aussi l’avantage d’être effectivement en mesure de payer, dès lors qu’on le souhaite. Il est frappant de constater qu’en un an, la situation s’est améliorée considérablement dans presque toutes les communes comme Knokke, De Pinte, Laethem-Saint-Martin, Keerbergen, Oud-Heverlee, Hove. Seule Coxyde recule.
10 communes les plus pauvres de Belgique : Le situation se dégrade
Il en va tout autrement dans les 10 communes les plus pauvres. Il ressortait déjà des chiffres de 2016 que les habitants de ces communes n’avaient pas les moyens de payer toutes les factures en temps voulu. Ne pas pouvoir signifie aussi que l’on n’a pas le choix: cela ne va pas, car on n’a pas les moyens. Pour info à cet égard: un habitant moyen de Knokke-Heist gagne encore et toujours deux fois et demi autant qu’un habitant de Molenbeek.
En Belgique, 2,33 millions de personnes, soit 20,7% de la population totale, courent le risque de sombrer dans la pauvreté ou l’exclusion sociale. C’est ce qu’ont révélé récemment les chiffres de l’Office européen de statistiques Eurostat pour 2016. Cette tendance est confirmée par nos analyses. C’est surtout dans nos villes que nous allons au devant de graves problèmes. Intrum produira des chiffres à ce sujet la semaine prochaine.
Dans les villes et communes les plus pauvres de notre pays, l’absence de paiement a indiscutablement affaire avec la situation financière des habitants. Le nombre de dossiers de défaut de paiement y est notablement supérieur à la moyenne et il appert en outre qu’en moyenne, les factures ne sont finalement payées que dans 1 dossier sur 3.
Pourcentage de dossiers en défaut de paiement sur le nombre total d’habitants, dans les 10 communes les plus riches de Belgique, une année plus tard (comparaison entre 2017 et 2016)
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