Le recouvrement des crédits accordés aux PME : un défi
Alors que la fin de la pandémie de Covid-19 se profile à l’horizon, les banques sont à la veille d’un tsunami de défauts de remboursement des PME. Les petites et moyennes entreprises sont, en effet, les moins résistantes aux chocs économiques.
L’incertitude persistera pendant un certain temps
Les chefs d’entreprise s’attendent à plusieurs années d’incertitude. En Belgique, environ la moitié des entreprises dont les bénéfices ont chuté (49 %) affirment qu’il faudra au moins attendre 2022 ou 2023 pour que leurs activités commerciales reviennent à la normale.
Les autorités ont pris diverses mesures en réponse à l’épidémie de coronavirus. Les indépendants ont ainsi pu recourir à un large éventail de mesures de soutien :
- possibilité de reporter d’un an le paiement de leurs cotisations de sécurité sociale ;
- réduction des cotisations provisoires ;
- exonération des cotisations de sécurité sociale pour les travailleurs indépendants qui n’étaient pas en mesure de les payer…
Une pression accrue sur les PME
Au cours des 12 derniers mois, le coronavirus a mis à genoux de nombreuses entreprises européennes. Aujourd’hui, le sort de millions de petites et moyennes entreprises est en jeu.
Les PME s’adjugent plus de la moitié du PIB européen. Près d’une entreprise belge sur deux (49 %) déclare avoir eu la chance de survivre à l’impact du Covid-19 sur son chiffre d’affaires et sa trésorerie.
En réponse à la crise du Covid-19, trois PME sur dix ont demandé des reports de paiement sur leurs crédits (29 %) et sollicité des délais de paiement plus longs auprès de leurs fournisseurs (28 %).
En 2020, les banques de la zone euro ont accordé 853 milliards d’euros de nouveaux crédits aux PME, soit le montant le plus élevé depuis 2009. Une grande partie d’entre eux ont été couverts par des garanties d’État.
Pendant la pandémie, les PME ont été les plus grands bénéficiaires de l’aide publique, allant de prêts garantis à des délais de remboursement plus longs. Comme ces mêmes entreprises ont souvent connu une baisse de leur chiffre d’affaires, leur endettement a considérablement augmenté.
« L’apparition et la propagation du coronavirus ont obligé les États membres de l’Union européenne à prendre des mesures. Le gouvernement belge a décidé d’accorder une garantie à 80 % du principal aux banques qui accordaient des crédits aux PME. Une enveloppe de 10 milliards d’euros a été prévue pour cette mesure. »
- Hilde Itterbeek, Business Development Manager Banking
Augmentation des NPL prévue sur tous les marchés européens
Les mesures de soutien aux indépendants et aux entrepreneurs lésés par les restrictions liées au coronavirus disparaîtront dans l’ère post-coronavirus. Lorsque cela se produira, une flambée des arriérés de crédits suivra inévitablement sur tous les marchés européens.
Les grandes banques espèrent que, grâce au soutien des autorités, les PME survivent à la crise et puissent se rétablir, mais ce ne sera malheureusement pas le cas pour toutes les entreprises.
Les interventions du gouvernement belge ont certes aidé les entreprises, mais ont aussi entraîné la mise à l’arrêt de notre économie. Les entreprises qui n’étaient pas viables avant la crise ont été maintenues en vie artificiellement par les mesures de soutien et ne survivront finalement pas.
Pour se préparer à une récession en 2021, les PME belges réduisent leurs coûts et tentent d’obtenir plus rapidement les paiements de leurs clients. Au fur et à mesure que les entreprises resserreront leurs exigences en matière de paiement, de plus en plus d’entre elles qui ont compté sur des reports de paiement très généreux de la part de leurs fournisseurs pour survivre seront confrontées à des problèmes de trésorerie et se retrouveront en difficulté.
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Comment les banques belges peuvent-elles relever ce défi majeur ?
Le niveau final de défaut de paiement parmi les PME dépend de nombreux facteurs et ne peut être prédit avec précision. Le volume du crédit est toutefois tellement élevé que même un faible taux de défaillance poserait un défi majeur aux banques et aux gouvernements.
Le plus important est que les banques, en concertation avec leurs partenaires, élaborent des solutions sur mesure pour répondre à leurs besoins spécifiques. Il est essentiel que les prêteurs mettent au point un processus de recouvrement efficace qui tienne compte de toutes les sensibilités, ce qui signifie qu’il diffère d’un pays à l’autre et d’une banque à l’autre.
La pression croissante sur les services internes de recouvrement des créances devra être absorbée de diverses manières, allant d’une assistance externe accrue à la cession de portefeuilles de crédits, voire à la création d’une entité distincte (carve-out).
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En tant que principal fournisseur de services de gestion du crédit, Intrum supervise le traitement d’importants portefeuilles de crédits aux PME. Nous veillons à ce que les institutions financières récupèrent ce qui leur est dû. C’est notre cœur de métier.
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