Les mauvais payeurs freinent les investissements dans le développement durable
Près de sept entreprises belges sur dix déclarent qu’elles investiraient davantage dans le développement durable, si leurs clients attendaient moins longtemps pour régler leurs factures. C’est en accord avec les entreprises européenne selon la première analyse du European Payment Report élaboré par Intrum, une des plus grandes sociétés de credit management en Belgique. Ce rapport paraitra fin juin 2022.
Les très grandes entreprises imposent des délais de paiement plus longs
Hélas, la réalité est telle qu’aujourd’hui plus de la moitié des 11 000 entreprises européennes interrogées déclarent que les très grandes entreprises leur imposent des délais de paiement plus longs. Près de six entreprises sur dix sont dès lors favorables à une intégration obligatoire de la finance durable dans le rapport de durabilité (ESG).
« La ponctualité des paiements devrait faire partie intégrante de la politique des entreprises en matière de développement durable. Les critères ne doivent pas uniquement porter sur les performances sociales, environnementales et de gouvernance (ESG) des entreprises, mais également sur leur pérennité financière. Celle-ci a effectivement des répercussions sociétales importantes », explique Guy Colpaert, directeur général d’Intrum Benelux.
L’inflation galopante et la guerre en Ukraine causent bien des soucis à nos entreprises depuis quelques mois. Sans oublier le contrecoup de la crise du coronavirus.
Dans ce climat d’incertitude, les entreprises pourraient se passer de ce problème supplémentaire des mauvais payeurs. Néanmoins, de plus en plus de grandes entreprises imposent des délais de paiement plus longs.
Des délais de paiement plus longs imposés à la moitié des entreprises
Actuellement, les multinationales se trouvent en position de force et imposent des délais de paiement plus longs aux entreprises de plus petite taille. Et ce phénomène s’intensifie ! D’ailleurs, 47 % des entreprises interrogées dans le cadre du European Payment Report d’Intrum ont répondu qu’elles avaient été contraintes d’accepter les délais de paiement plus longs demandés par les multinationales, alors qu’elles ne le souhaitaient pas. L’année dernière, elles n’étaient encore que 38 %.
« Le retard de paiement n’est pas un problème nouveau, mais dans le climat actuel, le fait que de très grandes entreprises augmentent la pression sur leurs petits fournisseurs est inquiétant », déclare Guy Colpaert, directeur général d’Intrum Benelux. « Nombreuses sont les petites entreprises qui ont été affaiblies par la crise du coronavirus et qui sont incapables d’engager du personnel pour développer leurs produits et leurs services comme elles souhaiteraient le faire. »
Des paiements rapides pour investir davantage dans le développement durable
L’étude menée par Intrum à l’échelle européenne s’est aussi penchée sur les intentions des entreprises d’investir davantage dans certains domaines si leurs clients acquittaient leurs factures plus vite.
- Quelque 46 % d’entreprises belges indiquent qu’elles investiraient, le cas échéant, dans le recrutement.
- Par ailleurs, 71 % estiment qu’elles paieraient à leur tour plus rapidement leurs propres fournisseurs.
- Et près de sept entreprises sur dix ont répondu qu’elles amélioreraient leur offre de produits ou de services.
- Plus étonnant encore : sept entreprises sur dix (69 %) déclarent qu’elles investiraient plus dans le développement durable.
« Il est encourageant de constater que les entreprises envisagent de plus en plus d’investir dans le développement durable », souligne Guy Colpaert. « Mais il est aussi primordial de réaliser qu’un paiement plus rapide des factures et l’adoption de bonnes pratiques d’entreprise en matière de paiement permettent aux entreprises de prendre les mesures qui s’imposent dans plusieurs domaines. Les mauvais payeurs influencent donc négativement le fonctionnement global des entreprises ».
Près de six entreprises sur dix favorables à l’intégration de la finance durable dans le score ESG
À la question de savoir si la finance durable devrait être intégrée dans le rapport de durabilité, le fameux score ESG (performance environnementale, sociale et de gouvernance), 63 % des entreprises ont répondu que cet élément devrait être obligatoire. Seule une petite minorité de 3 % des entreprises belges pense que ce n’est absolument pas nécessaire. Intrum plaide dès lors en faveur de l’intégration de la finance durable dans le score ESG.
« La finance durable gagne réellement en importance, car elle influence toute la chaine de valeur. Il peut s’agir des donneurs d’ordre ou des créanciers, qui établissent une facture et l’envoient, mais également de toutes les autres parties impliquées dans cette chaine. Tout le monde devrait avoir conscience de sa propre responsabilité sociale et sociétale. Ce serait une bonne chose d’intégrer la finance durable dans le calcul du score ESG d’une entreprise », précise Guy Colpaert.
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